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Blek le Rat raconte sa découverte du graffiti en 1972 à New-York

Oeuvre de l'artiste Blek le Rat

Alors que Blek le Rat exposait son travail à la West Chelsea Contemporary Gallery de New -York, Matthew Eller en a profité pour interviewer l’artiste sur la genèse de son art et son déclic ici à New York.

Des voyages initiatiques à New-York

Blek le Rat précise n’avoir commencé le graffiti qu’en 1981 à Paris. Mais le déclic s’est fait en 1972 lors d’un voyage à New York pendant lequel il a découvert le graffiti pour la première fois, avec notamment les œuvres du précurseur Taki 183.

À cette époque, en Europe, il n’y avait pas de graffitis, hormis quelques graffitis politiques. Il était encore étudiant en architecture à Paris en 1972 lorsqu’il vit le premier graffiti dans le métro à New-York. Les questions se bousculaient dans sa tête sur le sens profond de ces visuels constitués du nom des graffeurs.

Il avoue qu’il lui a fallu 10 ans pour digérer ce qui s’est irrémédiablement gravé dans sa mémoire à New York lors de ce voyage même si, malheureusement, il n’a pas de photos.

Il se rappelle que sa visite à New York en 1972, qui a duré trois mois, a été une véritable révélation, un bouleversement. La musique était partout et les gens dansaient dans les rues. L’absence de règles, la gratuite, c’était très nouveau pour lui et il se sentait complètement libre en comparaison avec l’Europe.

Quand il a vu les graffitis à New-York, ce fut un choc et il a tout de suite senti qu’il se passait quelque chose de très important, un véritable tournant dans l’art. À l’époque, ce que faisait Taki 183 n’était pas considéré comme de l’art mais il a compris que s’exprimer artistiquement dans la rue donnait une nouvelle dimension et une force à l’œuvre, notamment par rapport aux expositions en galerie.

Ce concept complètement différent qui consiste à exposer des œuvres dans la rue a mis 10 ans à prendre forme en Europe, en grande partie car c’était illégal. Il se souvient que lorsqu’il est revenu à Paris, son seul rêve était de retourner à New-York. Ce fut chose faite un an plus tard en 1973 puis de nouveau en 1974 et en 1975, car il voulait faire partie de ce qui était en train de naître dans le métro et sur les murs New-Yorkais.

Il se remémore ses différents voyages qui lui ont permis de sillonner les États-Unis et de découvrir d’autres graffitis, notamment à Los Angeles, mais rien de comparable à ce qui se faisait à New-York.

Du déclic aux premiers pochoirs

En réalité, il avoue qu’il lui a fallu un certain courage pour passer à l’acte car ce n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît de faire des graffitis. Cela demande beaucoup de force et c’est très difficile. Pour sa première œuvre publique, il se souvient avoir tenté d’imiter avec un succès tout relatif la signature d’un graffeur américain et se rappelle très précisément l’endroit où cela s’est passé.

Il se souvient être allé avec un ami dans un parc la nuit pendant l’hiver 1981 et avoir eu beaucoup de difficultés à reproduire le graffiti américain car il n’avait pas encore la compétence.

Un peu déçu, il s’est réfugié dans son studio pour réfléchir et préparer quelque chose en vue d’une utilisation dans la rue. C’est là qu’il s’est souvenu avoir vu des pochoirs utilisés pendant la Seconde Guerre mondiale en Italie pour imprimer de la propagande. Il avoue s’être approprié la technique du pochoir pour faire du street art mais reconnait ne rien avoir inventé.

Son premier pochoir ? Un rat rouge…

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