À 35 ans, cela fait plus de 20 ans que Mr Oreke exprime son art du graffiti. Cet artiste français qui se désigne lui-même comme un artiste du « Street Pop Art » a délaissé les murs des villes au profit de la toile.
Du graffiti des années 2000 aux supports toilés aujourd’hui
C’est au début des années 2000 que Mr Oreke commence à peindre des graffitis sur les murs de sa ville et exprime son talent certain pour les arts picturaux. Les murs gris et ternes de la ville se couvrent de couleurs et de lumières. Ses graffitis et ses dessins surgissent des supports dégradés, utilisant les murs en contraste et les sublimant en les intégrant dans l’œuvre dans leur nature brute et rugueuse.
Sans ces fonds délabrés et usés, les dessins de Mr Oreke ne seraient pas aussi puissants. La force et l’originalité de l’œuvre de l’artiste résident dans cet usage complexe et maîtrisé du support.
Les personnages qui surgissaient autrefois des murs et des fonds urbains jaillissent aujourd’hui des toiles qui dorénavant sont devenues le support de prédilection de Mr Oreke.
Comment réussir à prolonger son geste et son art sur un support toilé alors que les murs dans leur nature la plus rustre servaient de faire-valoir à la couleur et aux traits de ses œuvres ?
Mr Oreke a résolu cette équation – qui semblait insoluble de prime abord – en recréant sur la toile la nature rudimentaire et sombre des murs et des supports urbains. Il conçoit ses toiles comme un maçon monte un mur. Il crée en premier lieu un pan de mur, le vieillit, le salit, le colore, le rend crédible puis inscrit son dessin par traits colorés et vifs dans un style d’abord résolument tourné vers l’abstraction puis vers le figuratif.
Ses fonds maçonnés essentiellement à l’aérosol en reproduisant les mêmes gestes que ceux qui créent les graffitis sont la base, le faire-valoir du sujet qui va venir s’y inscrire presque en relief dans un jaillissement de couleurs.
Le fond de peinture projetée va ainsi accueillir l’encre et l’acrylique pour raconter une histoire simple parfois naïve mais souvent pleine d’humour.
Une inspiration qui vient des sixties et des comics américains
Le “Street Pop Art” comme le qualifie lui-même l’artiste s’inscrit dans un style résolument contemporain. La couleur y joue un rôle fondamental et ses compositions graphiques s’inspirent et puisent leurs sources dans le mouvement Pop Art et le graphisme des comics américains des années 50 et 60.
L’abstraction qui s’imposait dans le style de ses débuts a laissé la place à des visages et des personnages aux pochoirs inspirés de l’œuvre du peintre Roy Lichtenstein.
Le « Throw-Up » ou le « Flop » y tiennent une part importante, comme l’insertion de collages ou l’usage des coulures qui créent un arrière-plan citadin et familier et amplifient le dynamisme en renforçant l’âme urbaine de ses œuvres.