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Onemizer s’expose au festival Rur à Nogent-le-Rotrou

Oeuvre de l'artiste Onemizer

La deuxième édition du Festival Rur à Nogent-le-Rotrou a jeté un coup de projecteur sur un fan du street art, Cyril Valade, alias Onemizer, un artiste sans filtre, nostalgique de l’art vandale.

L’art urbain doit-il être illégal ?

Onemizer, un des graffeurs les plus connus à travers le monde, a commencé sa carrière artistique en réalisant des graffitis sur des casquettes qui ont fini par l’amener jusqu’à Dubaï. L’artiste de 34 ans se remémore les soirées de ses débuts dans le graff’ marquées par la musique hip-hop qui l’ont rapidement conduit à investir les terrains vagues.

Il partait la nuit rejoindre ses amis qu’il retrouvait sur la voie ferrée sans la certitude de pouvoir rentrer le lendemain matin chez ses parents, chez qui il habitait encore à cette époque. Ses escapades nocturnes lui ont donné une certaine aura auprès de ses amis collégiens dont il graffait les casquettes… La demande de plus en plus forte a fini par transformer ce hobby en un véritable métier.

Avant de sortir, il prenait soin de les avertir qu’il risquait d’être arrêté par la police car le graff était illégal. Les spots ouverts aux artistes qui encadrent l’art urbain de nos jours n’existaient pas encore : un bien ou un mal ? Est-ce que l’illégalité est le moteur de l’art urbain ? Ce qui est sûr, c’est que le risque force la justesse du trait et l’exécution rapide oblige à penser son œuvre avant de la poser en quelques coups de bombes précis sur le support brut et ingrat.

Le stress joue également un rôle dans l’exécution, la fébrilité de l’instant se traduit par le dépouillement des œuvres qui ne laissent place qu’à l’essentiel. D’où la force de ces tableaux urbains qui projettent le message de l’artiste comme un coup de fouet à la face du spectateur involontaire, un passant qui reçoit comme une gifle, l’œuvre politique qui jaillit en couleur des murs gris et ternes du quotidien.

La passion du graff’ ne s’arrête pas avec la mauvaise saison et l’envie irrépressible de s’exprimer doit trouver un pis-aller. L’hiver, l’artiste se réunissait avec ses amis dans les caves ou le garage de ses parents pour jeter passionnément ses œuvres sur la toile.

Ce support présente l’avantage de pouvoir se transporter facilement d’un endroit à un autre et cela est pour lui le début des expositions en galerie. Au cours d’une exposition photo, il est repéré par le père d’une amie qui lui propose d’exposer ses œuvres dans une galerie dédiée. Le succès n’est pas au rendez-vous et les ventes restent en berne.

Puis un jour, il est contacté par une galerie de Dubaï et c’est pour lui le déclic qui le fait connaître au niveau international. Mais il insiste, sa philosophie reste la même car il faut savoir pourquoi on fait ce que l’on fait. Ce n’est pas une question d’argent même si cela rend les choses plus simples.

La nostalgie de l’époque vandale

Un collectionneur des toiles de Onemizer, Nicolas Caudmont, l’a contacté et il a accepté de venir au festival Rur. L’artiste précise qu’il aurait dû être le parrain de la première édition mais la pandémie est passée par là et cela n’a pas pu se faire.

Ce festival de la culture hip-hop l’a séduit, même s’il regrette l’époque vandale car, pour lui, le graff prend sa véritable dimension dans l’urgence de l’illégalité. Le travail en festival et avec des amis n’est pas le même et il reste un peu nostalgique de cette époque trépidante et avoue en rêver encore parfois la nuit.

En savoir plus :

Focus artiste : Onemizer, l’enfant du Sud

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