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Street Art : des murs de Philadelphie aux musées d’art contemporain

Oeuvre d'art contemporain

Depuis les murs des mégapoles américaines et européennes, inspiré des revendications sociales et des comics, l’art urbain qui délivrait ses messages politiques au plus grand nombre est passé des fresques murales monumentales aux toiles dans les musées. Si le Street Art vous passionne autant que nous, jetez un œil aux œuvres dans notre galerie de Street Art.

Des origines aux premières œuvres en France dans les années 70

Comme l’a rappelé en plaisantant Magda Danysz en 2015, le graffiti a toujours existé, depuis la Préhistoire avec la grotte de Lascaux et l’Égypte ancienne avec ses hiéroglyphes. Plus récemment, elle fait remonter l’origine du graffiti moderne au slogan inventé par un ouvrier dans une usine d’armement américaine.

En 1942, cet ouvrier a eu l’idée d’écrire sur les bombes qui sortaient de la chaîne de fabrication : « Kilroy was here ». De nombreux soldats écrivaient ce slogan comme un hommage au patriote Kilroy sur les murs qu’ils croisaient.

Les premiers tags « artistiques » dans des lieux publics furent créés à Philadelphie à la fin des années 1960 par Cool Earl et Cornbread. Ce dernier signait de son nom des messages d’amour destinés à sa dulcinée partout dans la ville. Mais l’appropriation des lieux publics par le Street Art comme mouvement esthétique issu du contexte socioculturel et économique de New York date véritablement des années 1970.

En France, l’art urbain commence à s’épanouir à peu près au même moment. Pourtant, dès 1963, les silhouettes éthérées apparaissent sous les bombes de peinture de l’artiste Gérard Zlotykamien sur les murs du « trou des Halles » à Paris. À peu près à la même époque, l’artiste Ernest Pignon-Ernest dessine une fresque murale à la Bourse du commerce aux Halles après un galop d’essai avec quelques pochoirs sur le plateau d’Albion. Ces œuvres spontanées totalement illégales n’ont rien rapporté aux deux artistes, sauf peut-être une certaine notoriété.

Des fresques sauvages aux galeries

L’art urbain regroupait l’ensemble des fresques murales réalisées en extérieur. L’appropriation de l’espace public par la volonté individuelle de certains artistes a produit de véritables œuvres d’art au même titre que celles plus traditionnelles qui s’échangent sur le marché de l’art et dans les institutions mais certainement bien moins lucratives.

À partir des années 1970, en Amérique puis en Europe, il y eut une volonté de sortir des circuits classiques et des musées pour s’adresser au grand public. Cela a poussé quelques artistes précurseurs à investir les espaces libres en extérieur pour délivrer leur message, souvent lié aux revendications sociales et politiques, le tout en utilisant des styles et des thèmes populaires.

Les artistes urbains puisaient leur inspiration dans les œuvres des dessinateurs de la contre-culture américaine et des comics underground des artistes comme Robert Crumb ou Vaughn Bodē. En France, les œuvres subissaient la double influence de la culture underground américaine et des œuvres des affichistes d’après-guerre comme Raymond Savignac. 

L’art urbain, qui est parfois interdit et rangé au niveau de graffiti par les autorités, oblige encore aujourd’hui certains artistes à rester anonymes ou à se cacher derrière un pseudonyme. Mais, depuis les années 2000, beaucoup d’artistes ont fait le choix de produire leurs œuvres sur des supports plus compatibles avec le marché de l’art et les musées en rompant ainsi avec l’esprit monumental, quasi révolutionnaire et bien plus populaire des œuvres des débuts du mouvement.

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